Accessibilité numérique : définition
L’accessibilité numérique repose sur plusieurs enjeux. Le principal est l’impératif de l’inclusion sociale, c’est-à-dire l’égalité et l’accès aux droits pour les personnes en situation de handicap.
Lorsque l’inclusion est numérique, elle est aussi appelée “e-inclusion”. Elle vise à garantir l’accès aux services web, contenus, informations et outils du numérique à tous.
En quoi consiste l’accessibilité numérique ?
L’accessibilité web ou l’accessibilité numérique, est aussi connue sous l’acronyme “a11y”. C’est une démarche de conception dont l’objectif est d’offrir un égal accès au numérique à tous les individus indépendamment de leur situation. Tous les utilisateurs doivent pouvoir accéder à des services digitaux, des contenus, et des outils numériques où la compréhension, la navigation et l’interaction se font sans difficulté.
Les enjeux de l’accessibilité
L’accessibilité web, pour qui ?
Les outils numériques exigent de mobiliser des sens comme la vue et l’ouïe, de manipuler les interfaces (clavier, souris). Il faut aussi pouvoir comprendre les informations affichées pour pouvoir naviguer correctement sur les sites et trouver les informations recherchées. Or, certains de ces prérequis ne sont pas à la portée de tous les publics, notamment ceux en situation de handicap :
• handicap visuel
• handicap auditif
• handicap mental
• handicap cognitif
• handicap moteur
• handicap neurologique
Mais au-delà des personnes en situation de handicap, l’accessibilité numérique est destinée aux personnes qui peuvent éprouver des difficultés à l’usage ou la compréhension d’outils numériques. C’est le cas par exemple pour certaines personnes en situation de grand âge, d’illettrisme ou d’allophonie. Le numérique constitue un levier important pour l’accès à leurs droits.
Les erreurs fréquentes d’accessibilité
Voici les erreurs les plus fréquentes qui impactent les différents handicaps
- VISUEL :
- Images non assorties d’un texte alternatif
- Liens identiques sur une même page
- Absence d’alternatives aux cadres ou aux scripts
- Contrastes de couleurs peu élevés
- MOTEUR :
- Manque d’adaptation au niveau du clavier
- Besoin de manipuler simultanément le clavier et la souris
- AUDITIF :
- Aménagement de signaux sonores sans légende
- Clips vidéo non assortis d’un sous-titrage texte
- COGNITIF :
- Mauvaise utilisation des éléments structuraux d’une page
- Manque de structure consistante pour la navigation
Les freins à l’accessibilité
Souvent, la mise en accessibilité des interfaces et contenus est laissée de côté. Plusieurs facteurs jouent dans ce choix :
• Les équipes ne sont pas formées à la mise en accessibilité
• Les équipes ne sont parfois pas même sensibilisées aux questions d’accessibilité
• La mise en accessibilité représente un budget qui est insuffisant ou considéré comme secondaire
Ces freins sont symptômes d’un manque de réflexion en amont, dès la mise en place d’un projet, sur sa conception accessible. On conçoit trop souvent la mise en accessibilité comme un agrégat, un label qu’on ajoute a posteriori. Or, c’est toute la conception d’un environnement numérique qui devrait d’abord et avant tout être pensée comme accessible.
D’ailleurs, l’accessibilité des sites web est une obligation légale pour certaines organisations.
Quels obligations et avantages liés à l’accessibilité web pour les entreprises ?
Au-delà du cadre légal de l’accès pour tous aux outils digitaux, l’accessibilité numérique profite aux entreprises, institutions et associations en leur offrant de nombreux avantages.
Cadre légal autour de l’accessibilité
Les obligations en termes d’accessibilité s’appliquent à tout le secteur public mais aussi à certaines entreprises privées.
1 – Secteur public
Pour le secteur public, qui comprend des sociétés, des organisations et des institutions, l’accessibilité numérique est une obligation.
En France, c’est la loi handicap du 11 février 2005, aussi appelée loi “pour l’égalité des droits et des chances, la participation et la citoyenneté des personnes handicapées” qui s’applique.
2 – Secteur privé
En ce qui concerne le secteur privé, l’accessibilité numérique est obligatoire pour les entreprises privées françaises possédant un site web ou une application mobile et qui réalise un chiffre d’affaires égal ou supérieur à 250 millions d’euros en France.
Selon le décret de loi 2019-768 (2019), ces dernières sont soumises à la conformité à travers la mise en place et la publication de plusieurs documents obligatoires :
- Une déclaration d’accessibilité en lien avec le référentiel RGAA
- Un schéma pluriannuel de mise en accessibilité web et d’un plan d’action annuel sur le site de l’entreprise
- Des dispositifs d’assistance et de contact permettant la remontée de défaut d’accessibilité
- L’indication du niveau de conformité sur la page d’accueil du site web.
Les avantages
Au-delà des obligations du point de vue légal, l’accessibilité numérique présente différents avantages pour les entreprises :
• Augmenter son audience et sa portée
• Adopter une posture citoyenne
• Adopter de bonnes pratiques
• Apporter sa participation ou soutenir le développement durable
• Obtention d’une meilleure notation extra-financière
• Optimisation du référencement naturel
• Amélioration l’ergonomie et la performance du site
• Réduction des coûts de maintenance, gain de temps et flexibilité.
Comment s’inscrire dans l’accessibilité ?
Les normes pour un site web conforme
En réponse au souhait d’accessibilité numérique des sites internet et des applications mobiles des organismes du secteur public, émanant de la directive (UE) 2016/2102, la norme EN 301 549 voit le jour, en spécifiant les règles d’accessibilité pour les biens et services numériques. En France, le RGAA (Référentiel général d’amélioration de l’accessibilité) dont l’édition à été réalisée par le consortium W3C est la norme pour les sites web. Pour les applications mobiles, c’est le WCAG (Web Content Accessibility Guidelines en anglais) qui s’applique.
Les composantes d’un site accessible
Un site web accessible répond donc à plusieurs critères pour tenir compte des problématiques graphiques, éditoriales et techniques. Un site repose sur trois niveaux d’accessibilité :
- 10% graphique
- 30% éditorial
- 60% technique
L’aspect éditorial repose sur la création de contenus lisibles et compréhensibles. Malgré son importance, il est encore trop souvent mis de côté (critère AAA du WCAG)
Le langage clair : une valeur ajoutée
Qu’est-ce que le Langage Clair ?
Le Langage Clair est une technique d’écriture qui vise à rendre l’information plus claire, lisible et compréhensible. Le Langage Clair repose sur la lisibilité (facilité de lecture et de mémorisation) et l’intelligibilité (compréhension immédiate du texte).
A qui est destiné le Langage Clair ?
Le Langage Clair (compréhensible et lisible) est destiné à toutes les personnes qui liront le contenu du site. Mais il est particulièrement utile pour répondre à différents types de situations : allophonie, inégalités liées à la scolarisation, difficultés liées à l’âge, troubles cognitifs et handicaps, fatigabilité.
En quoi le Langage Clair s’inscrit-t-il dans l’accessibilité ?
Le Langage Clair s’inscrit dans l’accessibilité dans la mesure où il permet d’offrir un contenu lisible, clair et compréhensible. Pour rappel, le contenu (l’éditorial) représente 30% de la composition d’un site web accessible. Un contenu lisible est donc un contenu accessible.
Un accompagnement expert en accessibilité numérique
Vous souhaitez évaluer et pérenniser l’accessibilité de vos sites web ou applications mobiles ? Vous souhaitez installer et rendre durable l’accessibilité numérique dans votre organisation ? Nous vous recommandons IPEDIS, experte en accessibilité numérique depuis 2006.
Conseil, accompagnement, formation, logiciels… Découvrez leurs solutions.
Pour aller plus loin :
Qu’est-ce qu’un texte accessible ?
Comment est calculé notre “score de clarté” ?
Clarté des professions de foi à la présidentielle 2022 : notre méthodologie